ALI

jeudi 16 janvier 2014

vie en peril suite à un mal suivi du traitement du cancer




Les implications d'une mauvaise observance thérapeutique doivent être mieux expliquées aux adolescents et aux jeunes adultes atteints d'un cancer, certains d'entre eux compromettant gravement leur santé et se mettant même en danger de mort en adoptant une attitude désinvolte, mettent en garde les auteurs d'une étude présentée à la Conférence internationale sur la médecine dans le cancer de l'adolescent et de l'adulte jeune, qui s'est tenue à Londres.

Le Dr Benjamin Gesundheit, oncologue pédiatrique à l'hôpital Hadassah de l'Université hébraïque de Jérusalem (Israël), et le Dr Gideon Koren, de l'hôpital des enfants malades à Toronto (Canada), ont passé en revue les études déjà publiées sur les raisons poussant certains adolescents à abandonner leur traitement.

Ils ont découvert que le seul souci de quelques jeunes malades était de survivre au traitement, et non de survivre à la maladie.

"Avec l'amélioration actuelle des traitements, lorsqu'ils prennent en charge des adolescents atteints d'un cancer, les médecins ont pour objectif de les guérir et non simplement de leur acheter du temps. De ce fait, les conséquences d'une faible observance du traitement sont énormes, et faire obstacle à cet élément majeur de l'échec thérapeutique représente un défi primordial", a expliqué le Dr Gesundheit.

En effet, la non-observance de la chimiothérapie peut jouer un rôle dans le pronostic à long terme d'une leucémie, dans le taux de rechute ou dans la survie d'un greffon après sa transplantation, a-t-il cité à titre d'exemple.

Selon lui, les médecins ont tendance à surestimer le taux d'observance thérapeutique, alors même qu'il apparaît insuffisant chez nombre d'adolescents atteints d'un cancer. Pourtant, ces derniers sont confrontés à un risque particulièrement élevé puisque leurs tumeurs sont de plus mauvais pronostic que celles des enfants plus jeunes.

Parmi les raisons invoquées par les adolescents qui ne suivent pas correctement leur traitement anticancéreux, le médecin a relevé la quantité inadéquate de médicaments, l'oubli, une mauvaise compréhension de la posologie, la disparition des symptômes ou, au contraire, l'impression que le traitement s'avère inefficace.

A l'heure actuelle, pour vérifier si les adolescents suivent correctement leur traitement, on peut toujours compter les pilules, procéder à des analyses sanguine et urinaire, ou encore mesurer le taux de marqueurs ajoutés aux médicaments. Mais ces mesures sont loin d'être imparables et surtout, n'ont pas de rôle éducatif.

Le médecin suggère plutôt de discuter des objectifs du traitement avec le jeune patient et sa famille, de l'encourager régulièrement par des appels téléphoniques et de lui expliquer l'intérêt d'une bonne observance du traitement. Il convient également d'inciter l'équipe soignante à garder à l'esprit l'objectif du traitement et à adopter une attitude positive et encourageante.

La qualité de la relation patient-médecin constitue la clé d'une bonne observance au traitement, a-t-il conclu, recommandant d'éviter la multiplication des intervenants.