Les implications
d'une mauvaise observance thérapeutique doivent être mieux expliquées aux
adolescents et aux jeunes adultes atteints d'un cancer, certains d'entre eux
compromettant gravement leur santé et se mettant même en danger de mort en
adoptant une attitude désinvolte, mettent en garde les auteurs d'une étude
présentée à la Conférence internationale sur la médecine dans le cancer de
l'adolescent et de l'adulte jeune, qui s'est tenue à Londres.
Le Dr Benjamin
Gesundheit, oncologue pédiatrique à l'hôpital Hadassah de l'Université
hébraïque de Jérusalem (Israël), et le Dr Gideon Koren, de l'hôpital des
enfants malades à Toronto (Canada), ont passé en revue les études déjà publiées
sur les raisons poussant certains adolescents à abandonner leur traitement.
Ils ont
découvert que le seul souci de quelques jeunes malades était de survivre au
traitement, et non de survivre à la maladie.
"Avec
l'amélioration actuelle des traitements, lorsqu'ils prennent en charge des
adolescents atteints d'un cancer, les médecins ont pour objectif de les guérir
et non simplement de leur acheter du temps. De ce fait, les conséquences d'une
faible observance du traitement sont énormes, et faire obstacle à cet élément
majeur de l'échec thérapeutique représente un défi primordial", a expliqué
le Dr Gesundheit.
En effet, la
non-observance de la chimiothérapie peut jouer un rôle dans le pronostic à long
terme d'une leucémie, dans le taux de rechute ou dans la survie d'un greffon
après sa transplantation, a-t-il cité à titre d'exemple.
Selon lui, les
médecins ont tendance à surestimer le taux d'observance thérapeutique, alors
même qu'il apparaît insuffisant chez nombre d'adolescents atteints d'un cancer.
Pourtant, ces derniers sont confrontés à un risque particulièrement élevé
puisque leurs tumeurs sont de plus mauvais pronostic que celles des enfants
plus jeunes.
Parmi les
raisons invoquées par les adolescents qui ne suivent pas correctement leur
traitement anticancéreux, le médecin a relevé la quantité inadéquate de
médicaments, l'oubli, une mauvaise compréhension de la posologie, la
disparition des symptômes ou, au contraire, l'impression que le traitement
s'avère inefficace.
A l'heure
actuelle, pour vérifier si les adolescents suivent correctement leur
traitement, on peut toujours compter les pilules, procéder à des analyses
sanguine et urinaire, ou encore mesurer le taux de marqueurs ajoutés aux
médicaments. Mais ces mesures sont loin d'être imparables et surtout, n'ont pas
de rôle éducatif.
Le médecin
suggère plutôt de discuter des objectifs du traitement avec le jeune patient et
sa famille, de l'encourager régulièrement par des appels téléphoniques et de
lui expliquer l'intérêt d'une bonne observance du traitement. Il convient
également d'inciter l'équipe soignante à garder à l'esprit l'objectif du
traitement et à adopter une attitude positive et encourageante.
La qualité de la
relation patient-médecin constitue la clé d'une bonne observance au traitement,
a-t-il conclu, recommandant d'éviter la multiplication des intervenants.